mercredi 14 décembre 2011

Mon top 25 musical de 2011

Je sais pas vous mais chaque mois de décembre j'adore me fendre de mon "Top" des meilleurs morceaux de l'année ; un classement non exhaustif et franchement subjectif rassemblant perles rares comme grosses machines pop, instants de grâce et musique bassement hédoniste.
Cela dit, j'ai rarement le temps de tout sélectionner puis rédiger, ce qui fait que le Top 20 reste bien souvent dans les cartons (je peux vous dire que l'année dernière, Arcade Fire et les Sleigh Bells se battaient pour la première place). Mais la bonne nouvelle, c'est que cette année, le classement s'est imposé de lui-même! Voici donc le détail (accompagné d’un petit lien pour télécharger l’ensemble des morceaux en commentaire).


mercredi 7 décembre 2011

10 Grandes Vérités d'agence de pub

J'avoue : j'ai tapé "Don Draper + cat" dans Google Images...
Il paraît que pour faire du trafic et générer des tweets vers son blog, il suffit de multiplier les classements du genre "les 10 techniques infaillibles pour déstresser" ou "les meilleures photos de chiens déguisés en bananes"... Étant donné que j'ai fait fuir la moitié de mes lecteurs avec mes considérations verbeuses sur la crise et ses implications en matière de communication (pour les retardataires : part.1, part. 2 et part.3), je suis obligé de faire un peu de racolage et verser moi-même dans l'art (pas si) subtil du Top 10. Ça tombe bien : cela va faire quelques semaines que je rêve de faire l'inventaire des "Grandes Vérités" que l'on répète à tout bout de champ en agence de publicité. 



dimanche 20 novembre 2011

L'innovation contre la crise (Com de crise, 3)

Leo Cullum - The New Yorker
Cela n’aura pas échappé aux pubards ou amateurs de nouvelles technologies parmi vous : Orange et Publicis créeront un fonds d’investissement commun l’année prochaine. Le projet, dévoilé début novembre et portant encore le nom de code "Gazelle" (lol), sera doté d’une enveloppe de 300 millions d’euros sur 10 ans, à répartir entre diverses start-ups européennes. Par ailleurs, moins d'une semaine après cette première annonce, Orange s'associait à PSA, Total et SNCF pour créer Ecomobilités Ventures, autre fonds dédié quant à lui à la mobilité et au développement durable.


dimanche 6 novembre 2011

Le retour du bon sens (Com de crise, 2)



Martin Parr, Common Sense, 1995-99

A défaut d'être "la chose au monde la mieux partagée", l'idée de "bon sens" fait beaucoup parler d'elle depuis quelques semaines. On a bien sûr en tête la dernière campagne d'image du Crédit Agricole, qui a ressuscité fin septembre sa plateforme historique introduite en 1976 et sans cesse réactualisée depuis, mais également la sortie de Le Bon sens en politique, essai de Christian Jacob. Enfin, Philosophie Magazine consacre dans son numéro de novembre une longue et très bucolique enquête sur le "bon sens paysan". 


samedi 29 octobre 2011

Chimie et sentiments

Pendentif "Ocytocine" (en vente sur Etsy)
Toujours plus original qu'une parure VC&A...
Il y a quelques temps, j'ai consacré un papier à cette drôle d'hormone qu'est l'ocytocine. L'article devait figurer dans un certain magazine mais est passé à la trappe pour cause d'investissements publicitaires de dernière minute (ceux qui me connaissent goûteront l'ironie...). 
Comme je suis un peu  frustré, voici l'article!


jeudi 20 octobre 2011

De la difficulté d'étudier l'innovation

Les Jetsons ou le monde en 2062. Lol.
Et si on parlait innovation? 
J'ai la chance d'exercer un métier où la prospective joue un grand rôle. Pourtant, il devient de plus en plus difficile d’étudier les innovations pour en tirer des enseignements. 

Tout d’abord parce qu'elles s’accélèrent et se multiplient, ce qui rend complexe leur classification et leur synthétisation. Quiconque cherche à suivre au quotidien l’actu techno se retrouve vite comme Fabrice à Waterloo, dépassé par les nouveautés, les annonces et les rumeurs... Un foisonnement dont on ne va néanmoins pas se plaindre!

Le vrai problème, en revanche, c’est que l’accélération de l’innovation n’est rien à côté de celle du rythme de l’information. Désormais conscients que la next big thing peut apparaître n’importe quand, les journalistes, agences et autres experts relaient tout immédiatement et souvent sans discernement, laissant le soin à l’Histoire de faire le tri. Le moindre gadget, le moindre épiphénomène est ainsi traité comme une révolution copernicienne, ce qui crée beaucoup de confusion. Comparer innovation et couverture médiatique de l'innovation revient dès lors à comparer la vitesse du son et celle de la lumière... avec les décalages que cela suppose aux yeux du grand public. 

Prenons l'exemple du paiement grâce au téléphone portable, une technologie qui pourrait bientôt se démocratiser avec la montée des smartphones, des puces NFC et le soutien de poids lourds tels que Google. Cette tendance est bien réelle, mais j'ai presque honte d'en parler au boulot, car cela fait des années qu'on l'annonce sans pour autant qu'elle se concrétise, pour la simple et bonne raison que les conditions (technologiques, économiques et sociétales) n'étaient jusque là pas réunies. L'avenir nous dira si le paiement sans contact est viable, mais en attendant il ne fait plus rêver personne tant on a bassiné le grand public avec. Résultat : on écrit une note, une présentation ou un livre pour parler du "futur" mais on nous reproche de parler du "passé"! 

Reste bien sûr la futurologie, c'est-à-dire l'étude des innovations sur le long terme, qui est plus spectaculaire et radicale et fait toujours son petit effet. Mais de "prophète des nouvelles technologies" à "doux-rêveur/charlatan-qui-nous-parle-d'innovations-que-seuls-nos-petits-enfants-pourront-éventuellement-connaître" il n'y a qu'un pas, bien souvent franchi par le public...

Où placer le curseur entre innovations en passe de se concrétiser mais déjà flétries par des années de couverture médiatique et futurologie pure et dure, dont il est difficile de tirer des enseignements à court-terme? 

Personnellement, j'estime toute futurologie risquée car souvent éloignée de la réalité. Pour moi, le seul moyen d'étudier l'innovation sans tomber dans le banal ou le grotesque est d'adopter une approche à la fois analytique et dynamique. Analytique par opposition à la simple description dont se contentent la plupart des experts : enchaîner des exemples de prototypes n'a aucun intérêt sans un gros travail de synthèse et de réflexion, notamment sur les implications économiques et sociétales. Dynamique au sens de "non figé" : il faut se pencher plus souvent sur les innovations, les analyser en permanence (comprendre : pas qu'une fois par an, au mois de janvier) et suivre leur développement de leur émergence à leur arrivée à maturité. Et ce, quitte à reconnaître ses erreurs de jugement...

Qu'en pensez-vous?





dimanche 2 octobre 2011

Le défi de la défiance (Com de crise, 1)


Nicolas Milhé, Respublica, 2009

En cette rentrée littéraire, jeter un coup d’œil aux ventes de livres est assez instructif. Tous les classements essais sont en effet trustés par des bouquins sur les errements du Pouvoir sous toutes ses formes. On y retrouve ainsi Sarko m’a tuer, La République des mallettes, Ne vous représentez pas! ou le classique Indignez-vous!, mais également L’échéance, Le Capitalisme hors-la-loi et Les Intellectuels faussaires. Des ouvrages aux titres agressifs (pour ne pas dire autre chose) mais qui n'ont pourtant rien de brûlots et sont publiés par des gens respectables...
De leur côté, les newsmagazines multiplient les couvertures spectaculaires : "les coupables de la dette", "l'échec des élites", "l'année de la révolte"… Pour un peu, Le Point et l’Express chasseraient  sur les terres antisystème de Marianne, et les Inrocks nous annonceraient carrément une "Commune 2.0" à l'échelle mondiale!

Le constat est univoque : la défiance vis-à-vis des élites explose et nous vivons une rentrée à haut-risque —du moins symboliquement.



dimanche 18 septembre 2011

Comment paraître cool sur Facebook, part. 3

Figure 2 - "Je fais une purge dans mes amis Facebook.
Si tu es assez naïf pour répondre à ce sondage, je te tej direct."

Voici le troisième et dernier volet de notre guide de savoir-paraître sur Facebook! Pour retrouver les premières et deuxième parties c'est respectivement ici et ici.
Bonne lecture!


dimanche 4 septembre 2011

La dictature de la simplicité?

Mona Lisa for the Twitter generation de Gary Andrew Clarke 
La Joconde en 140 points, pas un de plus
Où étiez-vous en juin 2008, ces quelques semaines qui ont, à leur manière, marqué un double tournant technologique et culturel?
Le 9 juin 2008, Apple présentait l'iPhone 3G et l'App Store, qui allait faire passer son téléphone de gadget pour fanboys fortunés à véritable icône du quotidien. Et trois jours plus tard, l'institut comScore annonçait que Facebook dépassait Myspace en termes de visiteurs uniques. Si le réseau de Tom Anderson ne devait péricliter que l'année suivante, la date reste encore synonyme de "début de la fin".
Quel rapport entre ces deux événements, quel dénominateur commun entre Facebook et l'iPhone? La simplicité. Une principe touchant aussi bien l'ergonomie que le visuel, le fond que la forme.


mercredi 17 août 2011

Vengeurs masqués

 Un petit article pour vous faire part d’une observation :

Fin juin, le très [très, très] acide Tumblr Personal Branling, qui hibernait depuis janvier, a repris du service au grand dam des influenceurs digitaux sur lesquels il tire à boulets rouges. Et outre-Atlantique, c’est un fil Twitter nommé @CondeElevator qui a récemment fait grand bruit, puisqu’il  diffusait des bribes de conversations totalement surréalistes entendues dans les ascenseurs du groupe Condé Nast (éditeur entre-autres de Vogue, GQ ou du New Yorker). Une initiative qui rappelait d'ailleurs le regretté @LaMenaceVirale, compte Twitter qui distillait des verbatims absurdes issus d’une agence de com...

Le point commun entre ces deux phénomènes du Web? La balance. Si la logique n'est pas vraiment la même —Personal Branling s'attaquant ad hominem à des personnalités bien connues du milieu, @CondeElevator se contentant de relayer des énormités sans viser quiconque— ces grandes vacances semblent être placées sous le signe des mouchards et des taupes. Le plus drôle étant la cruauté qui règne ici : du "lol" au "troll", il n’y a qu’un pas que ces délateurs 2.0 n’hésitent pas à franchir!

Mais au-delà, leur autre point commun, c'est l'anonymat. Les personnes derrière Personal Branling et @CondeElevator avancent masquées, et on les comprend (l'auteur de @CondeElevator s'est même brusquement arrêté de tweeter pour éviter d'être découvert, après que son compte a attiré plus de 56.000 followers en 5 jours). Un voile de mystère presque rafraîchissant en plein débat sur la fin de l'anonymat sur Internet (voir également ici et ici). Un an après l'explosion de Wikileaks, les "vengeurs masqués", petits ou gros, s'affirment plus que jamais comme un des piliers du Web —que l'on s'en réjouisse ou non...

Qu'en pensez-vous?




mercredi 10 août 2011

Comment paraître cool sur Facebook, pt. 2

Figure 3 - Boire un Kashenka à l'Heminway : une même situation, deux façons de l'exprimer sur Facebook

Voici la deuxième partie de mon "guide de savoir-paraître sur Facebook". Vous pouvez relire la première partie et le pourquoi de cette entreprise ici ou sauter directement à la troisième partie ici.
Bonne lecture!  


dimanche 31 juillet 2011

Comment paraître cool sur Facebook, pt. 1


Figure 1 - De l'importance du caps lock dans les noms d'events Facebook
S’il y a une chose unanimement vilipendée sur Internet, c’est bien le fait d’écrire tout en capitales (bon il y a le Comic Sans aussi, mais c’est une autre histoire). L’utilisation du caps lock est rédhibitoire et vous catalogue direct comme un troll et/ou un n00b, ces "intouchables" du Web. Et pourtant : on croise encore des capitales sur Facebook, et pas chez des collégiens attardés, mais plutôt sur les walls des gens les plus hype.
C’est qu’au fil du temps, le réseau de Mark Zuckerberg est devenu un véritable écosystème en soi, avec ses propres codes et sa propre étiquette. Paraître et être (la frontière est évidemment floue ici) "cool" sur Facebook s’apprend et se travaille!
Poussé par ma lecture de Histoire du Snobisme de Frédéric Rouvillois (une somme passionnante qui fait autant rire que grincer des dents), j’ai eu envie d’écrire tout au long du mois d’août un petit "guide de savoir-paraître" sur Facebook, plein d’affectation et de mauvaise foi. En voici une première partie. Bonne lecture et bonnes vacances aux plus chanceux d'entre-vous!


mardi 19 juillet 2011

Harry Potter, fan fiction et génération remix

Time profite de la sortie du dernier épisode de la saga Harry Potter pour se pencher sur le phénomène de la fan fiction. Il s'agit, comme son nom l'indique, d'une littérature amateur inspirée plus ou moins librement d'univers fictionnels populaires (romans, films, BD, jeux vidéos, etc.). Une manière de poursuivre l'histoire après le générique ou une fois les dernières pages tournées...
On apprend que le concept de "fanfic" est déjà ancien, les premiers exemples remontant aux années 60, autour de séries telles que Des Agents très spéciaux ou Star Trek. Mais c'est une fois de plus le Web 2.0 qui a catalysé ces nouvelles pratiques littéraires en simplifiant à la fois l'écriture et l'échange de textes.


lundi 4 juillet 2011

Deux-trois trouvailles, 5

Network par Dominique K via Flickr
Devinette : que fait-on lorsqu'on manque de temps pour écrire? On fait de la curation bien sûr (mais un minimum rédigée quand même)! Voici une petite sélection d'articles intéressants parus ces derniers jours.
Bonne lecture!


samedi 18 juin 2011

Instagram et la photographie 2.0

Depuis quelques semaines, la presse s’emballe pour Instagram, une application iPhone qui permet de prendre puis partager des photos retouchées. De Techcrunch à Glamour en passant par le Nouvel Obs, tout le monde y va de son petit article pour dire combien l'appli est coolos, et combien son succès est fulgurant. C'est qu'avec 6 millions d’utilisateurs attendus fin juin et déjà 100 millions de photos prises après 8 mois d’existence, Instagram est devenu le chef de file d'un flopée d'applications de "photographie 2.0". En effet, Instagram décolle à peine et déjà les regards se portent vers d’autres services comme With (un side-project de Path, micro-réseau social intimiste) ou Color, qui permet de mettre en commun en temps réel des images d'un même évènement avec d'autres utilisateurs. Dernier signe de cette tendance, et pas des moindres : Facebook travaille actuellement sur sa propre application mobile de partage de photos, histoire de ne pas perdre trop de terrain face à ces nouveaux concurrents.


vendredi 3 juin 2011

Luxe, rapport au temps et distinction

Ceux qui me connaissent savent combien j’aime la haute horlogerie. Et en ce moment, la mode dans la haute horlogerie c’est de jouer avec le temps, voire de se jouer du temps.

Par exemple, Hermès a présenté lors du dernier salon de Bâle l’Arceau Temps Suspendu, une montre dont le possesseur peut figer les aiguilles en appuyant sur un bouton (une seconde pression et elles «rattrapent» le temps pour afficher l’heure réelle).  La montre est entièrement mécanique, ce qui fait de son mouvement une véritable démonstration de force de la part d’Hermès, qui construit doucement mais sûrement sa légitimité dans un secteur ultra-fermé et codifié. Une stratégie alliant technologie et poésie qui a déjà donné naissance à la montre Cape Cod Grandes Heures, dont le mécanisme donne l’illusion que certaines heures passent plus vite que d’autres...


samedi 21 mai 2011

Le livre électronique et le nouvel âge d'or du journalisme de fond

Il y a quelques jours a paru aux Etats-unis Into the Forbidden Zone de William T. Vollmann (auteur du très remarqué Central Europe). Cet ouvrage, qui traite des effets de la catastrophe de Fukushima sur les japonais, a pour particularités d'être très court (une soixantaine de pages) et surtout de n'être disponible qu'en format électronique. Il ne s’agit en outre que du deuxième livre édité par une jeune start-up du nom de Byliner, qui s’est donné pour mission de diffuser des e-books de taille limitée (jusqu’à 35.000 mots), signés par de grandes plumes et vendus au prix unique de 2,99$. 



dimanche 1 mai 2011

Ciblage, vie privée et déterminisme

Target, Jasper Johns, 1974
Un petit article qui donne à réfléchir, publié la semaine dernière par Wired. Le journaliste Felix Salmon s’y interroge sur les limites du ciblage comportemental sur Internet, une pratique marketing désormais incontournable et qui ne cesse de s’intensifier.


dimanche 17 avril 2011

Vers l'écran total?

La Braun FS-80, chef d'oeuvre du design industriel signé Dieter Rams (1964)
(image amateur)
Je viens de finir Penser la société de l'écran, un bouquin récemment publié par le professeur Divina Frau-Meigs aux Presses de la Sorbonne Nouvelle. Si ce petit ouvrage paraîtra aussi aride qu'un annuaire coréen à quiconque ne prépare pas de thèse en infocom (dont moi), il offre un bel éclairage sur un objet anodin mais appelé à prendre toujours plus d'importance dans nos vies.


dimanche 3 avril 2011

Richard Prince à la BNF : Portrait de l'artiste en collectionneur

Couverture de 3 filles de V. de Plessis, Paris, 1972
Fonds de la BNF
Sur-couverture de Richard Prince, 2010
Courtesy Gagosian Gallery

Un billet pour vous parler d'art contemporain (ça faisait longtemps). La bilbliothèque François Mitterand accueille jusqu’au 26 juin American Prayer, une exposition inédite de l'artiste américain Richard Prince.


samedi 19 mars 2011

Charlie Sheen et le besoin d'hybris

Depuis quelques semaines, toute une partie de la twittersphere vit au rythme des updates de Charlie Sheen, star de télé américaine connue pour 1) être le fils de Martin Sheen, 2) avoir été l’acteur de série le mieux payé d’Hollywood, à raison de 1,8 million de dollars par épisode, et surtout 3) collectionner les infractions et autres frasques depuis des années (insultes, agressions, drogue, etc.).
Officiellement débarqué de la sitcom Mon Oncle Charlie début mars suite à de nouveaux faux-pas (une décision synonyme d'énorme manque à gagner pour les producteurs), Sheen a choisi de miser sur son capital sympathie de bad boy pour reprendre en main sa communication et rebondir. Sauf qu'ici, "rebondir" signifie s'enfoncer —et très bas. L'homme multiplie les déclarations sans queue ni tête, poursuit CBS en justice pour rupture de contrat abusive et invente des hashtags tels que #tigerblood, #planbetter et #winning, comme autant de cris de ralliement pour ses nombreux supporters. Résultat : il est devenu en quelques jours un meme internet à lui tout seul.


dimanche 6 mars 2011

Foursquare, American Express et l'obsession du bon plan

Plus explicite tu meurs, comme illustration... 
(au passage, notez la belle tonalité bleue)

American Express et Foursquare viennent de signer un partenariat qui sera présenté et mis en pratique lors de la grand’messe techno et indie South by Southwest, à partir du 11 mars. L'idée est simple : les utilisateurs de Foursquare possédant une carte AmEx pourront la lier à leur compte et ainsi profiter de réductions systématiques chez certains commerçants, sans même avoir à signaler leur position. Un principe qui, si l’opération fonctionne (et nul doute qu’elle fonctionnera vu le public du festival) devrait être étendu à l’ensemble des Etats-Unis. L'initiative fait écho à une première collaboration entre les deux entreprises fin 2010, sur une application au concept intéressant mais encore bien trop intrusif pour décoller.


samedi 26 février 2011

Déclinologies

THE END IS NEAR HERE IS NEAR THE END, œuvre de Jason de Haan et Scott Rogers 
exposée lors de la Nuit Blanche 2009. Photographie par HermiC (via Flickr)

Il existe une vraie fascination pour le déclin, la décadence, la décrépitude —et pas seulement en France. Les journalistes, les chercheurs, les blogueurs (je suis sûr de l'avoir fait moi-même), etc. aiment à décréter la mort d'institutions que l'on pensait jusque là insubmersibles. L'effet d'annonce fait toujours sont petit effet. C'est vrai qu'il est plus facile d'écrire LE WEB EST MORT plutôt que "le Web en tant que mode de navigation et d'utilisation des services sur Internet est concurrencé par les applications voire l'Internet des objets"... Si vous voulez faire un test, tapez "la mort du/de + une grande valeur ou une institution" dans Google, c'est assez marrant.
Ce billet n'a pas pour but de vilipender les déclinologues (dont nous faisons, quelque part, tous partie), mais de regarder de l'autre côté du déclin. C'est qu'après avoir passé sept ou huit ans à apprendre et répéter consciencieusement les thèses de Joseph "Schumpy" Schumpeter, j'ai tendance à ne pas m'arrêter au simple constat. Et avec l'explosion du digital (Internet compris), ce ne sont pas les constats qui manquent! Petit panorama et tentative de décryptage.


dimanche 13 février 2011

Quand les Strokes et Lady Gaga réapprennent la patience au web

La pochette d'Angles, créée à partir d'une œuvre de l'artiste belge Guy Pouppez
Il s’est passé quelque chose de bizarre la semaine dernière. Je m’explique :
  • Mercredi 9, les Strokes ont sorti Under Cover of Darkness leur premier morceau en cinq ans, sans que rien n’ait filtré jusque là sur Internet, mis à part un extrait de quelques secondes uploadé "par erreur" quelques jours plus tôt. Les blogs musicaux les plus pointus ont salué ce "retour aux formes" et Under Cover of Darkness est toujours #1 du classement Hype Machine ;
  • Vendredi 11, Lady Gaga a dévoilé Born This Way, premier single de son prochain album à paraître en mai. De même, aucun extrait n’avait circulé sur Internet, si ce n’est une version a cappella du refrain chantée lors des MTV VMAs, en septembre. En vente en téléchargement légal à partir de 15h, Born This Way est entré en tête des ventes iTunes dans 21 pays.
Ça ne vous frappe pas? Deux événements musicaux majeurs qui, à deux jours d’intervalle, reposaient sur les mêmes principes de secret et d’attente. Deux événements qui semblent avoir réappris (temporairement) la patience aux twittersphère et blogosphère.


mercredi 2 février 2011

Wikileaks a-t-il gagné ou perdu?

Wikileaks, FTW ou WTF?
Difficile d’entamer un article sur Wikileaks tant il semble que tout a été dit sur le sujet! J’ai moi-même écrit un article en faisant une analyse croisée avec 4chan, en août dernier. Il faut dire que le site web, dont on oublie qu’il existe depuis 2006, a su en quelques mois marquer son époque.

Si cette entreprise a rencontré un tel écho politique et culturel, c’est qu’au-delà de son aspect radical et spectaculaire, elle concentre la plupart des attributs de la post-modernité : transparence, obsession de la mise en scène et surtout défiance généralisée envers tous les pouvoirs.


dimanche 23 janvier 2011

Wikipédia et la (re)définition de la Culture

Illustration issue de la vidéo The State of Wikipedia, réalisée par Jesse Thomas
Il y a tout juste une semaine, Wikipédia fêtait ses 10 ans. Je suis étonné de ne pas avoir vu plus de sujets consacrés à cet événement, malgré le poids culturel de ce qui est aujourd’hui 5e site le plus fréquenté du web, avec 400 millions de visiteurs par mois. J’ai fini par me dire que cette relative indifférence était le signe qu’après avoir été l’objet d’interminables débats, Wikipédia s’est finalement fondue dans notre quotidien jusqu’à devenir évidente. Il n’empêche : je suis persuadé qu’un jour ou l’autre la fondation Wikimédia (créée en 2003 pour gérer Wikipédia et ses side-projects comme Wiktionnaire ou Wikiquotes) se verra remettre un prix Nobel de la Paix.


dimanche 9 janvier 2011

Quand les stats se font hype

Il y a un mois, la BBC4 diffusait The Joy of Stats, un documentaire d'une heure sur le pouvoir des statistiques. Loin d'être aussi barbant que son sujet ne le laisse supposer, The Joy of Stats bénéficiait d'un rythme soutenu, d'un ton enlevé et d'une mise en scène suffisamment originale pour captiver dès les premières minutes. Mais ce qui faisait tout le charme de ce petit reportage, c'était son présentateur, le médecin et statisticien suédois Hans Rosling. Rosling fait partie de ces experts au charisme incroyable qui enchaînent les conférences type TED pour partager leur passion —en l'occurrence, les statistiques, et plus particulièrement celles sur la santé publique. C'est également la seule personne capable de commenter l'évolution dans le temps de la mortalité infantile comme on commente un 100m ou les dernières minutes d'une finale de Champions League! 
On ressort de The Joy of Stats presque euphorique, la tête pleine d'anecdotes et le cœur certain que les "data" peuvent sauver le monde. Mais à mon avis, ce reportage n'est qu'une illustration d'une tendance plus forte, celle de l'engouement général pour les statistiques.


dimanche 2 janvier 2011

Nombre de Dunbar et réseaux sociaux : ce qui change, ce qui ne change pas

Le crâne c'est un peu cliché
pour un anthropologue, quand même...
Le concept de «Nombre de Dunbar» m’a toujours fasciné. Il fait partie de ces théories que les anglosaxons appellent des mind benders, en ce sens qu’elles modifient instantanément notre vision du monde et prennent souvent à contre-pied des idées reçues. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, l’idée est simple : nous ne pourrions entretenir de relations durables qu’avec un nombre limité de personnes —environ 150, bien que ce chiffre soit débattu. La faute à une partie de notre cerveau, le néocortex, qui est naturellement bridé!