samedi 29 octobre 2011

Chimie et sentiments

Pendentif "Ocytocine" (en vente sur Etsy)
Toujours plus original qu'une parure VC&A...
Il y a quelques temps, j'ai consacré un papier à cette drôle d'hormone qu'est l'ocytocine. L'article devait figurer dans un certain magazine mais est passé à la trappe pour cause d'investissements publicitaires de dernière minute (ceux qui me connaissent goûteront l'ironie...). 
Comme je suis un peu  frustré, voici l'article!


jeudi 20 octobre 2011

De la difficulté d'étudier l'innovation

Les Jetsons ou le monde en 2062. Lol.
Et si on parlait innovation? 
J'ai la chance d'exercer un métier où la prospective joue un grand rôle. Pourtant, il devient de plus en plus difficile d’étudier les innovations pour en tirer des enseignements. 

Tout d’abord parce qu'elles s’accélèrent et se multiplient, ce qui rend complexe leur classification et leur synthétisation. Quiconque cherche à suivre au quotidien l’actu techno se retrouve vite comme Fabrice à Waterloo, dépassé par les nouveautés, les annonces et les rumeurs... Un foisonnement dont on ne va néanmoins pas se plaindre!

Le vrai problème, en revanche, c’est que l’accélération de l’innovation n’est rien à côté de celle du rythme de l’information. Désormais conscients que la next big thing peut apparaître n’importe quand, les journalistes, agences et autres experts relaient tout immédiatement et souvent sans discernement, laissant le soin à l’Histoire de faire le tri. Le moindre gadget, le moindre épiphénomène est ainsi traité comme une révolution copernicienne, ce qui crée beaucoup de confusion. Comparer innovation et couverture médiatique de l'innovation revient dès lors à comparer la vitesse du son et celle de la lumière... avec les décalages que cela suppose aux yeux du grand public. 

Prenons l'exemple du paiement grâce au téléphone portable, une technologie qui pourrait bientôt se démocratiser avec la montée des smartphones, des puces NFC et le soutien de poids lourds tels que Google. Cette tendance est bien réelle, mais j'ai presque honte d'en parler au boulot, car cela fait des années qu'on l'annonce sans pour autant qu'elle se concrétise, pour la simple et bonne raison que les conditions (technologiques, économiques et sociétales) n'étaient jusque là pas réunies. L'avenir nous dira si le paiement sans contact est viable, mais en attendant il ne fait plus rêver personne tant on a bassiné le grand public avec. Résultat : on écrit une note, une présentation ou un livre pour parler du "futur" mais on nous reproche de parler du "passé"! 

Reste bien sûr la futurologie, c'est-à-dire l'étude des innovations sur le long terme, qui est plus spectaculaire et radicale et fait toujours son petit effet. Mais de "prophète des nouvelles technologies" à "doux-rêveur/charlatan-qui-nous-parle-d'innovations-que-seuls-nos-petits-enfants-pourront-éventuellement-connaître" il n'y a qu'un pas, bien souvent franchi par le public...

Où placer le curseur entre innovations en passe de se concrétiser mais déjà flétries par des années de couverture médiatique et futurologie pure et dure, dont il est difficile de tirer des enseignements à court-terme? 

Personnellement, j'estime toute futurologie risquée car souvent éloignée de la réalité. Pour moi, le seul moyen d'étudier l'innovation sans tomber dans le banal ou le grotesque est d'adopter une approche à la fois analytique et dynamique. Analytique par opposition à la simple description dont se contentent la plupart des experts : enchaîner des exemples de prototypes n'a aucun intérêt sans un gros travail de synthèse et de réflexion, notamment sur les implications économiques et sociétales. Dynamique au sens de "non figé" : il faut se pencher plus souvent sur les innovations, les analyser en permanence (comprendre : pas qu'une fois par an, au mois de janvier) et suivre leur développement de leur émergence à leur arrivée à maturité. Et ce, quitte à reconnaître ses erreurs de jugement...

Qu'en pensez-vous?





dimanche 2 octobre 2011

Le défi de la défiance (Com de crise, 1)


Nicolas Milhé, Respublica, 2009

En cette rentrée littéraire, jeter un coup d’œil aux ventes de livres est assez instructif. Tous les classements essais sont en effet trustés par des bouquins sur les errements du Pouvoir sous toutes ses formes. On y retrouve ainsi Sarko m’a tuer, La République des mallettes, Ne vous représentez pas! ou le classique Indignez-vous!, mais également L’échéance, Le Capitalisme hors-la-loi et Les Intellectuels faussaires. Des ouvrages aux titres agressifs (pour ne pas dire autre chose) mais qui n'ont pourtant rien de brûlots et sont publiés par des gens respectables...
De leur côté, les newsmagazines multiplient les couvertures spectaculaires : "les coupables de la dette", "l'échec des élites", "l'année de la révolte"… Pour un peu, Le Point et l’Express chasseraient  sur les terres antisystème de Marianne, et les Inrocks nous annonceraient carrément une "Commune 2.0" à l'échelle mondiale!

Le constat est univoque : la défiance vis-à-vis des élites explose et nous vivons une rentrée à haut-risque —du moins symboliquement.