dimanche 28 octobre 2012

Portrait de l'artiste en mathématicien

O time thy Pyramids Book 1, 2012
Le weekend dernier, pendant qu'Ai Weiwei dansait sur Gangnam Style en guise de pied de nez au régime chinois, je suis allé à la Fiac — qui n'a jamais aussi bien porté son nom de foire tant le Grand Palais était vibrant de monde, de bruit et de chaleur. J'y ai découvert le travail de l'artiste berlinois Timo Nasseri.

S'il a commencé comme photographe commercial, Nasseri s'est vite lassé du caractère éphémère de ses images pour s'intéresser à une toute autre esthétique : celle des engins de guerre tels que les hélicoptères, dont il s'est efforcé de faire ressortir la beauté trompeuse.

Son travail est ensuite devenu toujours plus abstrait et ne comporte plus aucune photo. Aujourd'hui, Nasseri a deux obsessions qui me parlent tout particulièrement : les motifs répétitifs, ce qui se retrouve dans ses réinterprétations des muqarnas, éléments d'architecture islamique très complexes, et le langage.
Sphere VII

A la croisée des deux se trouvent les mathématiques, que le jeune artiste explore au travers de dessins et sculptures bourrés de formules aussi belles qu'énigmatiques.

On l'imagine d'ailleurs volontiers en savant mi-autiste, mi-poète, mais en réalité, Nasseri n'a aucune formation scientifique. Ce qui l'anime, c'est avant tout la curiosité et l'envie de dire le monde de manière différente.

Cela m'a rappelé la très chouette (mais trop petite) exposition Mathématiques : un dépaysement soudain présentée l'année dernière à la Fondation Cartier, où plasticiens et chercheurs partageaient leurs visions respectives en faisant honneur à cette citation d'Henri Poincaré : "La mathématique [c'est] donner le même nom à des choses différentes." .


Pour en savoir plus : une galerie d'oeuvres ici
Une interview ici

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